« Alita, Battle Angel »:
notre avis

Projet de longue date de James Cameron qu’il a pour finir confié à Robert Rodriguez, « Alita, Battle Angel » était un film extrêmement attendu au tournant tant par les fans du manga « Gunnm » (dont il est l’adaptation) que par les fans purs et durs de SF. Alors, au final, grand film ou ratage complet? BIY vous donne son avis sur la question.

 

Résumé :

2563. Voila environ 300 ans que la Terre a connu l’Effondrement. Dans la ville d’Iron City (Kuzutetsu dans le manga), infestée par le crime, le DrDyson Ido cherche des pièces détachées dans une décharge à ciel ouvert. Ces pièces en tout genre tombent depuis Zalem, une cité céleste où chacun rêve d’aller. Ido va alors tomber sur le corps d’une cyborg en piteux état. Il va la ramener dans sa clinique spécialisée pour la réparer. La jeune cyborg se réveille, amnésique. Le docteur Ido la rebaptise Alita (du nom de sa fille décédée) et lui fait découvrir les environs. Mais Alita veut toujours en savoir plus et aller plus loin. Elle fait la connaissance de Hugo, un revendeur de pièces détachées auquel elle se lie rapidement. Alita va tenter de comprendre qui elle est réellement et d’où elle vient. Ce n’est que lorsque les forces dangereuses et corrompues qui gèrent la ville d’Iron City se lancent à sa poursuite qu’Alita découvre enfin la clé de son passé. Elle a des capacités de combat uniques, que ceux qui détiennent le pouvoir veulent absolument maîtriser. Si elle réussit à leur échapper, elle pourrait sauver ses amis, sa famille, et le monde qu’elle a appris à aimer.

Avis :

Plus connu chez nous sous le nom de « Gunnm » (prononcez « Ganmou »), le manga de Yukito Kishiro intéresse James Cameron depuis 20 ans. Finalement, trop occupé par les suites d’ »Avatar », il a préféré confier le bébé à Robert Rodriguez (From Dusk till Down, Sin City, Planet Terror), non sans lui laisser un scénario conséquent comme point de départ. Le film s’inspire librement des trois premiers tomes de la série (avec quelques éléments piochés dans la suite et dans les OAV).

« Alita » est donc l’adaptation cinématographique d’un pur chef d’œuvre, et nous ne passerons pas du temps ici à comparer l’un à l’autre. Il faut bien comprendre que « Gunnm » est un manga marquant et fondateur, principalement pour les lecteurs qui l’ont découvert dans les années 90. Et même si le film, désirant s’ouvrir à un public plus large, s’avère bien moins sombre, ultraviolent et gore que son modèle, il parvient quand même à aborder les nombreux thèmes du manga : l’hybridation homme-machine dans une quête d’immortalité, les dérives de l’évolution de la science et son impact au niveau social et individuel, la recherche d’humanité, les inégalités sociales et la lutte pour la survie. Rien que ça!

Visuellement, le résultat est époustouflant! L’univers cyberpunk est à la fois sensationnel et crédible. Les combats et les courses de Motorball, sport violent et extrême, sont dantesques et d’une belle lisibilité. Les amateurs de sensations fortes en auront donc pour leur argent!

Mais cependant, la grande réussite du film ne réside pas dans la débauche d’effets spéciaux spectaculaires. Sa richesse se situe davantage dans l’émotion véhiculée par le personnage principal, magistralement interprété par Rosa Salazar. Dès qu’on la découvre entière, s’éveillant pour la première fois depuis longtemps, ouvrant ses grands yeux (injustement moqués sur les réseaux sociaux), Alita crève l’écran. Aussitôt, on ne peut qu’être fasciné et attaché à cet androïde en quête d’identité. Il faut saluer à la fois le talent de Rosa Salazar qui incarne Alita avec une émotion et un naturel confondant, mais aussi l’équipe de Weta (devenue spécialiste de la motion capture depuis leur création de Gollum pour « Le Seigneur des anneaux » signé Peter Jackson). Il y a quelque chose de troublant, à la voir bouger et parler comme une adolescente de chair et d’os, alors que sa peau est bien trop lisse et ses cheveux bien trop synthétiques. Or, cet aspect d’Alita sert indéniablement le propos central du film : qu’est-ce qui fait l’essence d’un être humain?

Tour à tour, fable philosophique sur l’immortalité, récit cyberpunk sur l’identité, dystopie d’un monde socialement fracturé, film de combats, comédie romantique et tragédie, « Alita, Battle Angel », même s’il n’égale peut-être pas en intensité le manga dont il est issu, est un film hors du commun. Car il réussit brillamment là où beaucoup de longs-métrages récents se sont cassés les dents (« Star Wars », suivez mon regard!): trouver la combinaison parfaite entre film grandiose bourré d’effets spéciaux spectaculaires et bouleversante Humanité.

Cinenews.be Où trouver une séance ?