Michaël Borremans, l’artiste belge qui va vous toucher

michael borremans

Au premier coup d’oeil, les tableaux de Michaël Borremans ont l’air de photographies tant il sait manier la profondeur de champs, se focalisant sur ses sujets, peints avec minutie alors que le fond se pare de teintes mélancoliques et délavées.

Michaël Borremans joue avec le spectateur, qui doit deviner s’il a affaire à des personnages ou des automates, troublé par le réalisme des représentations des corps, qui se confrontent au regard toujours absent ou dans le vide. Ses oeuvres baignent dans une atmosphère contemplative, où nous avons envie de scruter avec attention tous ces détails, ces chairs incarnées et les gestes lents de ces mains qui travaillent. Quant à ses installations vidéo, elles ont un fort potentiel hypnotique, avec des paupières lourdes, lourdes, qui tombent, s’ouvrent, se ferment, vacillent et mettent le spectateur dans cet état de rêverie. Découvrez également ses dessins, maquettes de muséographie et d’architecture, où toutes les options de mise en scène sont imaginées, et dupliquées dans différents formats et supports. Pour compléter, ne manquez pas le livre consacré à Michaël Borremans, publié par Hatje Cantz. As Sweet As It Gets est le complément idéal: Vous retrouverez des images de chaque tableau, avec certains accents mis sur les visages, ou les mains que nous avons envie d’observer avec minutie. Beaucoup d’oeuvres sont accompagnées d’un texte qui aide le lecteur à rentrer dans le monde de l’artiste et à voir les nombreuses interprétations que chacun peut s’en faire. Il ne s’agit pas d’explications qui cherchent à tout décortiquer mais de courts essais de différentes personnalités qui sont en lien avec le monde de l’art, de David Lynch à Thomas Gunzig en passant par Philippe Van Cauteren. Chacun à sa manière parle de ce qu’il ressent, nous narre des anecdotes sur tel ou tel tableau, ou les souvenirs qui en découlent. C’est cette multiplicité des points de vue qui est fascinante et enrichissante. Vous trouverez également de longs entretiens entre Michaël Borremans et Jeffrey Grove, conversant aussi bien de l’inspiration, que de la mort, de la pornographie ou du succès. Incontournable.