Vous voulez aller au théâtre et vous ne savez pas quelle pièce choisir ? Foncez voir ces deux spectacles d’une richesse et d’une grandeur inouïe : « Clôture de l’amour » au théâtre des Martyrs et « Tout va très bien » au Théâtre de la Toison d’or.
L’histoire: Un homme prend la parole longuement pour expliquer à sa compagne qu’il la quitte. Il évoque leur séparation parle de l’avant et du maintenant. Celle-ci se tait. Elle attend, muette, la fin de ce monologue qui semble progressivement tout détruire sur son passage. Et puis, elle s’exprime. Enfin. Deux regards, deux silences, deux paroles pour dire la violence d’un amour qui meurt.Notre avis:
On parle plus souvent de la naissance d’un amour que la mort de ce dernier. Pourtant rien de plus cruel que de détruire une relation en posant des mots sur les maux; en blessant l’autre dans son coeur, au plus profond de sa chair; détruire tout ce qui faisait le « nous » pour introduire ce qui sera désormais les deux « je ».
Pascal Rambert pose la grande question : « Qui aime-t-on quand on aime ? » et balade le spectateur à travers le regard de ces deux personnages se livrant une bataille cruelle dont les mots sont des couteaux.
Pietro Pizzuti et Sandrine Laroche nous offrent un duel magistral. Ces deux comédiens sont tout simplement époustouflants et emmènent sans grande difficulté le spectateur dans l’intimité de ce couple qui se déchire et se quitte…le laissant envahi par des émotions fortes ou la violence des mots résonne encore après le spectacle.
Distribution : Jeu: Sandrine Laroche & Pietro Pizzuti – Mise en scène: Sandro Mabellini
L’histoire : Il n’y a probablement rien de plus triste au monde que la maladie d’un enfant. Mais sous la plume de Gilles Dal, il n’y a surtout rien de plus drôle non plus ! Quand la tuile du siècle tombe sur leur progéniture, un couple s’engage dans un parcours du combattant jalonné de personnages plus désopilants les uns que les autres – la plupart du temps à leur insu. Professionnels de la santé, professionnels de la compassion, amis maladroits et désemparés… Les codes sociaux s’effondrent pour mieux dévoiler l’absurdité de l’existence. Un spectacle à prescrire en priorité aux rates sensibles, garanti pathos free.Notre avis :
A l’éternelle question : « Peut-on rire de tout ? », Gilles Dal répond un grand « OUI » ! Et pourtant, parler de la maladie touchant un enfant avec humour et dérision n’était pas chose simple. Résultat: Gille Dal y arrive avec beaucoup de finesse et de justesse ! Tout est passé au crible : de la réaction inappropriée et maladroite des proches; de l’aide inefficace des psychologues ou des coachs et ce couple qui se soutient sans relâche dans cette épreuve. Rire est une merveilleuse arme permettant de désamorcer l’angoisse, d’installer une sorte de distance avec le réel…car finalement quand on vit l’enfer, nous n’avons pas vraiment le choix que de puiser dans nos ressources pour accepter l’intolérable.
Laurence Bibot, Alexis Goslain et Ariane Rousseau nous livrent une jolie performance et portent le spectacle. Laurence Bibot joue tour à tour avec brio et panache les différents intervenants. Alexis Goslain et Ariane Rousseau jouent les parents avec un naturel remarquable.
Distribution: Mise en scène Nathalie Uffner – Avec Laurence Bibot, Alexis Goslain et Ariane Rousseau
Après des études en communication - journalisme, j’ai travaillé durant de nombreuses années dans la communication. Je suis devenue journaliste pour : le Petit Journal de Hong Kong, Femme Expat, le courrier du Vietnam, ... Accro à l’écriture, au web et à la blogosphère, il me paraissait évident d’en faire mon métier.