Exposition PUNK GRAPHICS, du graphisme à l’état brut.
C’est une impressionnante collection d’affiches et d’images iconiques du mouvement punk de la décennie ‘70 / ‘80 que nous offre cette exposition au ADAM – Brussels Design Museum.
Proposée pour la première fois en Europe, et présentée en 2018 au Museum of Arts and Design (MAD) de New York, l’exposition ‘’PUNK GRAPHICS. Too Fast to Live, Too Young to Die’’, nous offre un incroyable éventail d’icônes graphiques issues de la collection privée d’Andrew Krivine. Ce banquier d’affaires new-yorkais qui découvre pour la première fois la scène Punk en ’76 à Londres lors d’un concert des Sex Pistols, et qui deviendra plus tard un collectionneur obsessionnel notamment grâce à la boutique emblématique de son cousin londonien.
Affiches d’ailleurs particulièrement bien conservées – ceux qui ont l’habitude d’en acheter en concert sauront de quoi on parle – du plus pur Punk british engagé (Sex Pistols) au style un peu plus New Wave et Post Punk à l’américaine comme Blondie ou Devo, l’originalité de l’exposition réside dans la volonté d’explorer le langage visuel du mouvement punk et son influence sur le grand public.
Un graphisme brut pour un mouvement engagé
Au travers des images présentées, on retrouve notamment cet aspect brut et engagé qui se reflète dans une musique rapide et plutôt rude, chargée de messages politiques ou nihilistes.
Des symboles tels que Bambi de Disney sont détournés et le portrait de la Reine Elisabeth se voit réapproprié pour le célèbre single des Sex Pistols.
D’autres affiches utilisent les codes de la propagande russe pour exprimer une rébellion antimilitariste, ou un style brutal en noir et blanc pour s’opposer radicalement à l’extrême droite.
Un univers graphique qui ne s’encombre d’aucune règle et s’approprie autant de styles différents, que ce soit au travers de techniques de do-it-yourself, collages, ou de typos, que de couleurs flash et affiches fluo. Langages esthétiques inspirés entre autres d’Andy Warhol, ou qui seront notamment repris ensuite par des créateurs tels que Vivienne Westwood.
Pas de graphisme sans fanzine
Les affiches étant souvent trop chers pour eux, la jeunesse punk de l’époque leur préférait les fanzines, véritables vecteurs de partage d’informations sur les nouveaux groupes, ou valeurs politiques chères au mouvement.
L’expo offre une large collection de fanzines issus pour la plupart du Michigan, haut lieu de l’édition punk. Ces petits magazines do-it-yourself souvent sérigraphiés à la va-vite, parfois associés à une cassette, ou réalisés à partir de collages ou directement à la machine à écrire.
Les fanzines côtoient notamment une collection de flyers typiques du style photocopieuse, en contraste face à des affiches plus classiques et modernes de style New Wave que sortaient les grandes salles de concert pour annoncer leurs évènements.
Belgium ain’t fun no more
La scène punk étant arrivée assez tard en Belgique, forcément notre collection nationale fait un peu pâle figure à côté de ses acolytes anglo-saxons, mais certains reconnaitront peut-être une affiche de l’Ancienne Belgique qui trainait dans la chambre du grand frère, ou regretteront d’avoir jeté ces tickets de concert et vieux flyers chiffonnés.
Y sont regroupés des affiches de concerts (dont notamment des groupes belges tels que The Kids) et des couvertures de disques 33 et 45 tours de groupes et maisons de disques de chez nous, ainsi que quelques fanzines.
Bref, que vous soyez amateur ou simple curieux, dégottez-vous une playlist à vous mettre dans les oreilles et plongez au cœur du mouvement punk le temps d’une visite.
Punk Graphics
Too Fast To Live, Too Young To Die.
Expo visible du 20 novembre 2019 au 26 avril 2020
ADAM – Brussels Design Museum
Place de Belgique 1
1020 Bruxelles