1984:
de la fiction à la réflexion !
1984 est un roman cultissime écrit par George Orwell en 1949. Dans ce chef-d’œuvre d’anticipation, George Orwell imagine un monde qui fait froid dans le dos. Alors quand Thierry Debroux l’adapte au théâtre, on fonce voir le résultat ! 1984 : voici la parfaite piqûre de culture pour retourner au théâtre.
Le pitch :
L’histoire se passe dans un monde où la technologie permet de connaître nos moindres faits et gestes, nos moindres pensées et même nos rêves. Un monde où le vocabulaire a été restreint pour éviter l’expression de toute idée complexe. Un monde où les médias diffusent volontairement des fake news pour manipuler l’opinion publique à des fins politiques. Un monde où les individus sont isolés, coupés d’eux-mêmes et de leurs rêves les plus profonds. Jusqu’au jour où Winston, employé au ministère de la Vérité, tombe amoureux et décide, se battre contre le système.
Notre avis :
Thierry Debroux est le directeur du Théâtre Royal du Parc depuis 2010 et on peut dire qu’il a réussi à apporter un vent de fraicheur et de modernisme dans la programmation de ce théâtre, datant de 1782. Après la version très rock de Macbeth, voici l’adaptation de 1984 par Thierry Debroux, lui-même et mis en scène par Patrice Mincke. Ce dernier a dû trouver un procédé dramaturgique afin de passer du roman à la forme théâtrale en incarnant la « mauvaise pensée » de Winston (Fabian Finkels) en un personnage, interprété par le formidable Guy Pion. Le duo des comédiens fonctionne à la perfection et nous entraîne dans la dualité des sentiments, des doutes, des peurs et des pensées qui assaillent le héros.
Au fur et à mesure que l’histoire avance, nous sombrons avec les protagonistes dans une atmosphère de plus en plus oppressante rendue grâce à une scénographie hallucinante et des décors grandioses. Une imposante structure imaginée par Ronald Beurms, scénographe et costumier. Au total, trois blocs de containers en métal et en bois de plus de sept mètres de haut forment, dans la première partie, un immense cube, avant de se désolidariser pour constituer, en seconde partie, trois entités séparées et donc trois décors pour des scènes spécifiques. Un travail de géant pour un résultat spectaculaire ! À cela s’ajoute des projections vidéos qui viennent accentuer le côté futuriste de Big Brother : « Big Brother is watching you! »
Si 1984 est aussi percutant, c’est parce que ce futur orwellien est de plus en plus d’actualité, comme si la société de surveillance que l’auteur britannique avait décrite en 1949 était bel et bien en place… La seule erreur de George Orwell est de l’avoir situé en 1984 !
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Photos : @Zvonock
1 Comment
on a pas vu le même spectacle ni lu le même roman…