Ozya de Mariana Tootsie va vous envoûter…
Mariana Tootsie est née à Bruxelles et a vécu à travers le monde. Après 15 ans dans le jazz à travailler avec les plus grands, elle se fait connaître du grand public avec The Voice France. Aujourd’hui, Mariana Tootsie revient sur les devants de la scène avec un premier projet personnel « Ozya » dont le premier EP est produit par Tim Bran (London Grammar). Ecouter Mariana Tootsie, c’est écouter une voix grave et emplie de douceur…aussi douce que sa personnalité, aussi douce que ses mots toujours bienveillants…
Comment cette passion pour la musique est née ?
Complètement par hasard… Ma voix n’est pas mon premier instrument. Le tout premier fut la guitare. C’est mon frère, qui est guitariste et compositeur aujourd’hui, qui m’a mis une guitare dans les mains quand j’avais 14 ans ! Vers 16 ans, je commençais à chanter sur ce que je jouais. On me disait que je chantais bien et que j’avais un joli timbre de voix. Mais à ce moment-là, j’envisageais de devenir comédienne, car je faisais beaucoup de théâtre. Puis la vie m’a mis sur mon chemin, deux musiciens qui sont devenus des mentors. L’un était dans le jazz, l’autre était dans la musique du monde. Pendant 15 ans, j’ai chanté de la musique de jazz et je faisais de la musique de film. Étant autodidacte, c’est vraiment le fait de chanter du jazz qui a été très formateur pour moi ainsi que toutes mes collaborations. J’ai eu la chance de travailler avec plein de grands musiciens. J’ai fait un album en 2007 avec Manu Katché (batteur de Sting, Peter Gabriel) et Richard Bona (qui a travaillé avec Madonna).
Et quand avez-vous su que vous alliez faire de cette passion votre métier ?
J’ai vécu dans le sud de la France entre mes 18 et mes 19 ans. J’avais passé une année où j’avais été assez esseulée. Ce n’était pas évident de m’intégrer et j’ai passé beaucoup de temps seule avec ma guitare à écrire des chansons et à chanter. Et ce déclic s’est fait là… Quand je suis rentrée, j’ai dit à ma mère que c’était ça que je voulais faire, car je savais que ça me rendrait heureuse. J’ai eu de la chance d’avoir une mère qui a été très ouverte et qui m’a encouragée. Je la remercie, car je sais qu’il y a peu de parents qui réagissent de la sorte. Quand je suis partie vivre à New York, j’ai eu le deuxième déclic ! Celui de composer ma musique…
Vous avez vécu souvent à l’étranger…
Dans les périodes de doute, j’ai besoin de voyager…bizarrement. J’ai besoin de créer le mouvement à l’extérieur pour retrouver mon mouvement à l’intérieur. Mes voyages ont toujours été porteurs…
Et puis, il y a The Voice, en France en 2015…
C’est un peu particulier, car je n’étais pas très adepte de ce genre d’émission. C’était quelque chose que je n’avais jamais pensé faire un jour. Ils m’ont contacté et ils ont insisté pendant 4-5 mois. Je leur ai dit 15 fois non. Jusqu’au jour où quelqu’un m’a appelée en me disant qu’ils voulaient simplement me rencontrer sans que ça n’engage à rien. Puis cette personne m’a mise en confiance et j’ai fini par accepter.
Que retenez-vous de cette expérience ?
La télévision a ce côté très confrontant. Je me souviendrai toujours des auditions à l’aveugle. On arrive sur le plateau dans un silence de mort, le jury est de dos, on ne voit pas le public… C’était très stressant. En tout cas, je l’ai vécu comme ça malgré mes 15 ans de scène. Et puis, il y a le fait de voir sa propre image à la télé. Ce fut un déclic… J’ai vu tout ce qui était bloqué chez moi et ce que je ne voulais pas voir. Il y a des gens qui perdent confiance en eux à la suite de ce genre d’émission. Ça peut être très violent. Moi, ça m’a fait l’effet inverse. J’ai ouvert les yeux sur les choses que je devais améliorer, transformer et le chemin que je voulais prendre. C’est comme ça qu’Ozya est né. Et c’est à partir de ce moment-là où je me suis dit que j’allais faire ce que j’avais vraiment envie de faire. Et me réaliser en étant juste et vraie par rapport à moi-même.
Ozya est né de cette volonté…
Oui, mais j’ai pris mon temps. Il m’aura fallu deux ans pour avoir le son que je voulais pour une chanson. J’étais très fan de London Grammar et c’était un rêve de travailler avec le producteur Tim Bran…et ça c’est réalisé ! C’est incroyable ! C’était dans un moment où j’avais épuisé toutes mes possibilités en termes de production artistique. J’étais un peu désespérée. Je me demandais ce que je pouvais faire avec cette chanson. Et un samedi soir, j’ai envoyé un message à Tim Bran via Facebook et le lundi, j’avais un oui ! Je ne m’y attendais pas ! C’était vraiment un miracle !
C’est votre frère qui a fait les arrangements de « Would you remember me »…
Oui, c’est avec mon frère, Alexis… Mon frère a toujours un oeil sur ce que je fais. Nous travaillons ensemble depuis toujours. Alexis a toujours été déclencheur de plein de choses. Il m’a mis une guitare dans les mains à 14 ans et c’est également lui qui m’a encouragée à m’acheter du matériel et à créer un studio chez moi. Il m’a encouragée à croire en mes idées d’arrangement et de production. Il m’a appris plein de choses pour que je puisse prendre mon envol. On a une belle relation remplie de bienveillance, de confiance et de respect mutuel par rapport à ce que nous faisons chacun musicalement ! C’est mon allié à vie…
Et les musiciens qui vous accompagnent sur scène vous les connaissiez déjà ?
Le batteur qui est avec moi, Patrick Dorcean je l’ai vu pour la première fois sur scène quand j’avais 15 ans ! J’étais en admiration totale (rire) ! C’est un des meilleurs batteurs en Belgique ! Ludovic Fiers, le claviériste, joue avec le chanteur Christophe. Ce sont des musiciens extraordinaires !
Vous allez présenter au BSF (Brussels Summer Festival) votre EP qui sortira prochainement ?
Nous avons une heure de concert ! Je suis donc en pleine écriture (rire) ! C’est un peu plein de choses en même temps pour le moment ! Je suis en pleine promo, je commence les Lives, j’écris et je compose… Quand je ne suis pas en interview, je suis dans mon grenier en train de composer, chanter, enregistrer, faire les arrangements…Par exemple, le morceau que vous avez enregistré à la conférence de presse du BSF, c’est moi qui ai tout fait !
Ce qui est fou, c’est qu’il n’y a qu’un seul morceau du EP qui est sorti et vous faites déjà la tournée des plateaux et du BSF… Qu’est-ce qui explique cet engouement ?
Oui, c’est incroyable ! je ne sais pas l’expliquer… Dans la vie, il y a des moments où ça s’ouvre et tu ne sais pas pourquoi et dans ces moments-là, il faut juste profiter, prendre et vivre le moment présent au maximum !
Un rêve un peu fou que vous voudriez réaliser ?
J’aimerais bien développer ma carrière aux États-Unis ! J’aimerais bien aller vivre dans un pays anglophone que ce soit l’Angleterre ou les États-Unis. J’ai l’impression que ma musique va tendre de plus en plus vers ces influences anglo-saxonnes et américaines plutôt du côté de la Californie… Je pense à Lana Del Rey… J’aimerais bien développer ma carrière à l’étranger… J’ai toujours eu des rêves réalisables… Je ne rêve pas de devenir hyper célèbre, mais simplement de continuer ce que je fais en touchant des gens. C’est déjà une chance énorme de pouvoir le faire !
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Photos : christophe Vanderborght@Brussels Is Yours