Beerstorming : le concept qui fait mousse

Beerstorming est un concept brillant qui plait aux Belges. Cette micro-brasserie située à Saint-Gilles invite les amateurs de bières à brainstormer en groupe pour créer leur propre concoction. Toutes les saveurs sont possibles : gingembre, wasabi, piments, sureau, coriandre … Il suffit de laisser libre cours à votre imagination. Rencontre avec Arthur Ries l’un des concepteurs.

Comment le concept est-il né ?

À la base mon père et moi sommes de grands amateurs de vin et de bière. On avait envie de lancer une activité pouvant regrouper l’une de ces passions. On avait pensé à acheter un vignoble, mais il aurait fallu 3 à 4 générations pour que celui-ci commence à devenir rentable. On s’est donc tout naturellement dirigé vers la bière… Car après tout, nous sommes en Belgique (rire) ! La bière a également cette spécificité qu’on peut vraiment en créer de toutes sortes. Elle se marie avec tout ! Elle offrait donc ainsi beaucoup plus de perspectives.

Après avoir fait ce choix et en poussant notre réflexion, nous avons voulu offrir autre chose que ce qui existait déjà. Nous avions cette volonté de demander aux gens leur avis. On voulait que ce soit un travail collaboratif entre le consommateur et la brasserie. Et l’idée de créer un laboratoire brassicole collaboratif est née.

Et comment cela fonctionne en pratique ?

Sur réservation, les groupes viennent dans nos locaux. Le maître brasseur commence alors à expliquer comment une bière est réalisée, les différentes étapes… Ce n’est pas un cours, on explique de manière simple pour que les gens comprennent le processus. Ensuite, ils définissent la senteur, l’amertume, la couleur … Ils choisissent le type de houblon, de levure, le malt et puis les saveurs (fruits, légumes, épices …). Les gens peuvent même venir avec leurs propres ingrédients s’ils le souhaitent. Il y a vraiment peu de choses qu’on ne peut pas faire… Pendant la soirée, ils peuvent se servir au bar et goûter ainsi les autres créations. À la fin de la soirée, ils repartent avec un growler qu’ils pourront réutiliser un mois et demi plus tard pour venir chercher leur création.

C’est toujours une bonne ambiance ! Chaque soirée est unique !

Il n’y a jamais des ratés ?

Sur les 150 recettes que nous avons créées, nous en avons jeté seulement que 2. C’est 70 à 80 litres brassés, si au pire on perd 80 litres, ce n’est pas très grave.

Que faites-vous des bières ensuite ?

On les affiche sur nos réseaux sociaux et les gens votent. Et puis par trimestre, un jury vient déguster les bières qui ont reçu le plus de votes. La gagnante sera commercialisée. Et les créateurs sont récompensés en recevant des caisses de bières.

Pour le moment nous avons 4 bières commercialisées et distribuées dans 120 établissements. Ces établissements, on les sélectionne avec soin car nous voulons vraiment qu’ils expliquent comment ces bières sont nées.

Quel est votre public type ? S’il y en a un…

C’est assez marrant…quand on a ouvert, on pensait qu’on aurait essentiellement des hommes. Et en fait, beaucoup de femmes s’intéressent à la bière. Elles sont souvent très enthousiastes lors du processus de brassage. Et finalement ce sont aussi les femmes qui font les bières les plus fortes contrairement aux hommes qui en général créent des plus légères.

On commence également à avoir pas mal de restaurateurs. Des chefs qui créent une bière en accord parfait avec leurs mets. Par exemple, le Café des Spores qui va bientôt servir une bière aux champignons.

Et quels sont vos projets pour l’avenir ?

Oh il y en a plein (rire) ! On a une vision très globale ! À court terme, on va engager du personnel. Et puis on voudrait se développer en Belgique et acheter une brasserie. On compte dans 6 mois, un an ouvrir un autre laboratoire hors Belgique peut-être à Londres ou aux États-Unis ou ailleurs…