A Boy with a Beard:
un rêve d’ailleurs!
Écouter l’album du groupe A Boy with a Beard et vous vous retrouvez littéralement plongé dans une pop noire où subitement jaillit la lumière. Un voyage entre douceur et orage, calme et tensions. Un rêve d’ailleurs qui se dessine au creux d’une mélodie. Nous rencontrons Sherban Vidick, auteur, compositeur et fondateur du groupe !
Comment votre passion pour la musique est-elle née ?
Je pense qu’elle vient de ma mère, non pas qu’elle soit musicienne, mais elle a toujours été mélomane ! Elle a partagé avec moi la musique qu’elle écoutait quand j’étais enfant. On chantait ensemble aussi ! Puis, j’écoutais tout le temps la radio. Rien de très original en soi (rire) ! Et puis arrivé à l’adolescence, j’ai joué de la guitare et j’ai formé un groupe, deux groupes, trois groupes… Je n’ai plus jamais arrêté de faire de la musique depuis ce moment-là !
Quand avez-vous su que vous ne vouliez faire que ça ?
Depuis le tout début, je dirais. J’ai eu la chance que mes parents n’étaient pas contre que je développe une activité artistique et que j’en fasse un but en soi. Ce n’est pas toujours le cas. Ils avaient simplement un peu peur que je ne gagne pas ma vie avec la musique. J’ai donc étudié la photographie qui me passionnait tout autant. Aujourd’hui, j’anime encore beaucoup d’ateliers de photographie sur Bruxelles.
J’ai lu que « A Boy with a Beard » est un projet à la base solo dont le but était de vous reconnecter au petit enfant qui sommeille en vous. Vous aviez l’impression de l’avoir perdu ce petit garçon ?
Pas perdu, mais en tout cas, pas assez à son écoute. C’est une manière plus poétique de dire que j’avais envie de faire quelque chose qui m’anime au plus profond de mon être. En tant que musicien, j’avais travaillé sur pas mal de projets qui n’étaient pas les miens. C’était très intéressant et enrichissant, mais il est arrivé un moment où j’ai senti un manque… L’idée de me reconnecter à cet enfant qui symbolise finalement plein de choses me parlait… que ce soit pour la musique, mais également par rapport à ce que je vivais personnellement. Je venais de perdre un boulot et comme à chaque fois que quelqu’un traverse ça, il se remet en question. A Boy with a Beard est un petit garçon déguisé en homme, c’est la raison pour laquelle il a une barbe. Il symbolise le moi qui veut ne plus avoir de barrières, de frontières dans monde qui nous oblige a en avoir…
A Boy with a Beard est un projet qui a commencé en solo et finalement vous êtes plusieurs. Il y a Rémy à la guitare, Fabian à la batterie, Bastien à la basse et au clavier. Comment les avez vous rencontrés ?
Bastien et Fabian, je les ai rencontrés par petite annonce à un moment où je voulais concrétiser le projet. J’avais déjà bien avancé de mon côté ce qui m’a permis de leur remettre des maquettes très concrètes. Ils m’ont répondu très rapidement et ça a directement fonctionné ! C’est assez magique ! Rémy, c’est un peu particulier…puisque je le connais depuis mon adolescence. Nous habitions le même quartier. On faisait de la musique au même moment, mais sans réellement se connaître. Nous nous sommes retrouvés via Facebook et quand il a vu que j’avais un projet, il s’y est intéressé et puis il m’a demandé si je ne cherchais pas un guitariste et j’ai tout de suite accepté ! Il est devenu mon comparse inséparable ! Entre les deux histoires, 15 ans se sont écoulés, mais je trouve ça très intéressant que ce soit justement quelqu’un qui fasse partie de cette période de ma vie…ça fait sens avec A boy with a Beard.
Parlez-moi de cet album…parce qu’il s’agit bien d’un album et non d’un EP.
Exactement, c’est un format un peu spécial, car il est plus long qu’un EP, mais plus court qu’un album pourtant nous le portons comme un album, car c’est ce qu’il est. C’est un peu la tendance aujourd’hui de faire des versions plus courtes. Cet album, c’est le fruit du travail en groupe autour des morceaux que j’avais composés seul. Tout le monde y a mis son grain de sel, sa touche personnelle. On les a rodés sur scène aussi. C’est assez chouette en fait de voir ses morceaux, mes histoires personnelles, intimes auxquelles s’ajoutent des personnages… L’album parle un peu de comment trouver sa place dans le monde dans lequel on vit, qui est-on, essayer d’être vrai, d’être soi-même…Les morceaux sont de plus en plus précis en thématiques, plus clairs… Écrire est devenu un exutoire !
Un rêve un peu fou que vous voudriez faire ?
Il y en pleins, mais je me suis dit pas plus tard qu’hier que j’aimerais bien faire un album soul ! On est très rock et pourtant c’est un style musical qui me parle beaucoup ! J’adorerais aller vers ça ! J’aimerais bien également sortir de la Belgique, jouer en Angleterre par exemple… Je ne sais pas si c’est vraiment fou (rire) !
Selon vous, est-ce difficile en Belgique de s’imposer en musique ?
Tout dépend des attentes qu’on a, bien évidemment ! Je pense que c’est difficile de vivre de ça surtout quand on porte un seul projet. Je crois que quand on est musicien, on peut enchainer différents projets et avoir différentes casquettes. C’est une autre réalité quand on multiplie les casquettes. C’est un petit pays aussi, les budgets à la culture sont revus à la baisse…ce sont toutes ses réalités dont il faut tenir compte et qui font que c’est difficile ! Je pense qu’après quand on a, comme un moi, un petit moteur à l’intérieur de soi qui nous pousse et des musiciens qui sont là, bien présents… c’est un booster ! On est capable dans ces cas-là de soulever des montagnes !
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