Dans les réalisateurs à suivre, on demande le duo El Arbi et Fallah
En 2017, le magazine américain Variety les a classés parmi les 10 réalisateurs à suivre en 2018. Et pour cause, ils s’étaient déjà fait remarquer en 2016, avec le film Black, un long métrage intense et violent sur deux gangs de la banlieue bruxelloise. Les spectateurs ont découvert un cinéma musclé et singulier dont eux seuls ont le secret. Mais qui sont ces deux trentenaires que le monde entier s’arrache ? C’est notre portrait réalisateur du jour.
La rencontre
Adil est né le 30 juin 1988 à Edegem et Bilall le 4 janvier 1986 à Vilvorde. Ils sont tous deux d’origine marocaine et cela a influencé d’une manière ou d’une autre leur parcours. Ils se rencontrent sur les bancs de l’école de cinéma de Bruxelles, leur ville d’adoption, à laquelle ils sont très attachés. Bilall dira dans une interview à Écran Large que ce qui les a rapprochés, c’est avant tout leur couleur de peau, dans une école «que de blancs». Leur entente est foudroyante et avec leur affinité commune pour le cinéma d’action américain, ils écrivent et réalisent en 2011, un court-métrage nommé Broeders. Grâce à la qualité de cette réalisation, ils obtiennent une bourse de 60 000 euros pour leur prochain film, Image, qu’ils réalisent en 2014.
Leur spécialité, le «tournage guérilla»
Le duo brille par l’utilisation de l’environnement urbain. Leurs premiers films furent tournés avec peu de budgets et donc les moyens du bord. Au lieu d’en faire une faiblesse, ils ont su exploiter les rues et les décors de cité pour en faire des décors d’autant plus vivants.
Avec Paster, les enfants terribles se sont assagis
Black avait connu le succès en Belgique, mais très vite, ceux qui voulaient dépasser les frontières se sont confrontés à la dure loi des marchés étrangers. Trop violent, Black a été interdit en France et n’est sorti qu’en e-cinéma. Forts de cette expérience, ils ont su repenser leur approche et créer un film plus «grand public» avec Paster, sorti en janvier cette année, où l’humour fut un bon moyen d’exportation.
Des gros projets ?
Il y en a un en particulier, pour lequel El Arbi et Fallah se battent bec et ongle, il s’agit du Flic de Beverly Hills 4. Cette suite de la trilogie à succès, ils le savent, sera des plus attendues. Les puristes la voient d’ailleurs déjà d’un mauvais œil, mais qu’importe, au micro du podcast hollandais The World Turns, le duo restait déterminé, divulguant même quelques infos croustillantes quant au casting. Eddy Murphy serait bel et bien de la partie et Jerry Bruckheimer, producteur américain, intéressé. On parle d’un budget de 50 millions de dollars, et de la participation de Tom Hardy ou Channing Tatum.
Une chose est sûre, nos petits Belges on un pied dans la cour des grands et comptent bien y rester.