Rive: duo électro-pop hautement addictif!

Colocataires et meilleurs potes, Juliette & Kévin forment le tandem Rive…Lauréat du Franc’Off en 2016, le duo bruxellois a séduit les scènes francophones dès les premières notes de leur pop aérienne. Après un premier EP « Vermillon » et un clip primé, Juliette et Kevin ont sorti leur premier album « Narcose ». Une fois qu’on l’écoute, c’est fini; il tourne en boucle ! Rencontre avec ce duo électro-pop à l’identité sonore hautement addictive !

Au commencement…

Si la musique est entrée dans la vie de Juliette très jeune par le piano, pour Kevin elle arrivera par le clairon, à l’âge de 8 ans. Juliette joue avec sa soeur et son père, tandis que Kevin joue dans une fanfare avant d’avoir un groupe rock et faire de la batterie à l’adolescence. Ils se rencontrent à l’Université via des petites annonces où ils jouent tous les deux dans un groupe rock. « Puis nous avons évolué sur des projets plus pop où nous nous sommes retrouvés à deux » ajoute Juliette. « C’était une volonté de tout faire à deux de A à Z. Des compositions à la scène. Ce n’est pas que nous ne nous entendions pas avec les autres. C’est simplement que parfois c’est plus simple d’avancer à deux…car tout le monde n’a pas le même rythme ni les mêmes ambitions » précise Kévin.

Rive: qui fait quoi ?

Ils font tout à deux mais chacun possède des talents artistiques complémentaires. Pour Juliette, ce sont les mots et les mélodies; pour Kevin, ce sont les sonorités et les arrangements. « Nous avons vraiment deux énergies différentes et ce contraste ressort bien évidemment sur scène. C’est vraiment un doux mélange entre une voix et des sons qui peuvent être percussifs« . Et c’est vrai que la voix de Juliette nous embarque dans un voyage ou frôle l’imaginaire et l’exaltant tandis que les sonorités de Kevin nous surprennent par leur originalité et nous donnent envie de danser.

Rive : un groupe belge qui chante en français

Alors que beaucoup d’artistes choisissent l’anglais afin de pouvoir être diffusés partout en Belgique, Rive dénote en chantant uniquement en français. « Le point de départ fut une interview de Sébastien Tellier qui disait que de passer de l’anglais au français l’avait libéré, car c’est plus simple d’exprimer des sentiments, des ressentis dans sa langue maternelle. Il y a un panel beaucoup plus large, car on perçoit les subtilités de la langue et on sait précisément comment les gens vont le percevoir » ajoute Juliette. « Stromae a été le premier à remettre au goût du jour la langue française, il a littéralement dépoussiéré la chanson française » précise Kévin. Grâce à leur premier EP, ils voyagent en Suisse, en France, à Québec, mais également en Chine et au Brésil. « Ces publics si différents étaient attirés et par l’électro et par le français » remarque Kévin.

Un morceau féministe qui se fait remarquer

« Filles » est le deuxième extrait de leur album « Narcose ». Le titre est un titre féministe, qui évoque le réveil du mouvement. « Je suis féministe depuis toujours et j’ai vraiment vu l’évolution. Il y a 6-7 ans, on en parlait peu. C’était un mot qui faisait encore peur ou qui était considéré comme une insulte à la limite. Puis le mouvement #metoo est arrivé et aujourd’hui on sent qu’une réflexion est entamée… Ce n’est pas gagné pour autant, il suffit de regarder ce qu’il se passe dans le monde…dès qu’il y a une crise économique ou écologique, on remet en question les droits des femmes !« . « En tant qu’homme, je pense que c’est important de se remettre en question : quel est ma place dans ce système où les hommes ont finalement beaucoup de pouvoir sur elles. Il suffit de regarder les salaires inégaux. Si tous les jours, tu dis bonjour à ta collègue qui fait le même travail que toi et qui gagne moins, je pense qu’il faut se poser des questions…et on peut aussi se battre pour ça ! » ajoute Kévin. « Nous avons très vite remarqué que quand nous arrivions pour jouer dans une salle de concert, les techniciens ne s’adressaient jamais à moi, les programmateurs non plus …personne ! Quand on a réalisé ça, on a mis une technique en place où Kévin me regarde et les gens sont obligés de me parler » raconte Juliette. En musique pourtant, c’est loin d’être évident de parler d’un sujet d’actualité, car il faut le maitriser et donner envie au public de se l’approprier. Et Rive y arrive haut la main avec ce titre !

Rive au BSF pour la seconde fois…

La première fois qu’ils ont gravis les planches du BSF (Brussels Summer Festival), il s’agissait d’un prix qu’ils avaient gagné. Aujourd’hui, c’est un désir des programmateurs et du public de les voir jouer à la Madeleine. « On aime beaucoup les festivals, mais c’est sur que d’être dans une salle, nous permet de présenter notre scénographie. On se réjouit » précise Juliette. « C’est également l’occasion de découvrir des groupes hors scène et sur scène, il y en a quelques uns qui sont des modèles pour moi. » ajoute Kévin.