Ann Vandenplas:
« C’est peut-être le projet de ma vie! »
Ann Vandenplas nous avait fait rire avec son clip « Atomium » comme elle nous avait à la fois interrogés et amusés sur la diversité des femmes avec le spectacle : « Le cirque des femmes ». Bruxelloise dans l’âme, il nous semblait évident de la rencontrer et de découvrir la femme qui se cache derrière cette artiste.
J’ai entendu, que petite, c’est la musique qui vous attire en premier ?
Oui, dès l’adolescence j’écoutais du Hip Hop, du RNB, Mariah Carey à sa grande époque ou encore Michael Jackson… C’est donc naturellement que j’ai commencé à écrire des chansons, fredonné des mélodies…et puis petit à petit j’ai commencé à composer avec des collègues musiciens. Dans le culturel, la route est longue pour toutes les choses qu’on entame. J’ai finalement rencontré une personne avec laquelle je me suis réellement lancée dans ce domaine-là. Elle s’appelle Djane et c’est avec elle que j’ai sorti mon premier duo. Après quelques péripéties, notre album est sorti et c’était à l’époque un peu un OVNI dans son genre, car notre style de musique pop aux accents soul et jazzy était loin d’être courant au point qu’on nous avait surnommé « Les Pionnières ». Nous avons été soutenues par les radios et fait plusieurs tournées puis nous avons été attirées par d’autres choses…et cette aventure s’est arrêtée.
Et puis, le théâtre est arrivé dans votre vie…
Oui, par l’improvisation un peu par hasard. Je voulais faire des cours de théâtre, mais je m’y suis prise un peu tard pour les inscriptions. C’est donc un peu par dépit que je me suis retrouvée là et j’en suis complètement tombée amoureuse. C’est une discipline que je conseillerais à tellement de gens, car elle apporte tant de choses. Moi, ça m’a amenée au théâtre ainsi que la chanson d’une certaine manière. L’improvisation forme à l’imaginaire et la créativité, mais c’est avant tout une aventure humaine. On rencontre des gens avec lesquels on a un réel échange… Je suis restée très attachée à mon équipe qui est devenue une famille.
Puis, vous faites une formation autour du jeu d’acteur face caméra..
Oui, une formation menée par Alexis Van Stratum qui est le metteur en scène des deux spectacles que nous avons créé par la suite avec notre compagnie: « Les Filles du nord ». J’y ai rencontré également mes comparses Micheline Mordenfeld et Sophie Doyen qui sortaient du cours Florent à Paris et Charlotte Devyver, marionnettiste. Notre première pièce de théâtre s’appelait: « Le Cirque Des Femmes ». Pour monter ce spectacle, il nous aura fallu un an. On s’est vue, racontée… c’était une année incroyable de création. Nous étions quatre femmes aux parcours différents, mais nous nous retrouvions sur ce même sujet. C’est un spectacle que nous avons écrit à quatre. Ce qui est fou, c’est qu’on pensait le jouer au mieux une dizaine de dates et il a connu un tel engouement. On a fini par le jouer 75 dates. C’était assez incroyable et on le réalise aujourd’hui.
Puis vous étiez également des pionnières sur le sujet.
Merci ! Oui, c’est vrai qu’à ce moment-là, la thématique a plu pour différentes raisons et nous étions quatre comédiennes avec des énergies différentes. Ce qui était une valeur ajoutée au spectacle. C’est un parcours sur lequel nous avons grandi, évolué ensemble. Avignon était une expérience confrontante et très intense.
Que retenez-vous d’Avignon ?
Une expérience incroyable…Des moments d’euphorie où on se sent le centre du monde quand la salle est pleine et des moments où on se sent comme une goutte dans l’océan parmi les 1500 spectacles. Ce sont les montagnes russes au niveau des émotions, mais c’est une expérience réellement formative qui te confronte à ton art et à ta passion. C’est une expérience qui m’a fait tellement réfléchir et qui est également tellement humaine, car tu vis avec ton équipe… On mange ensemble, on vit ensemble, on tracte ensemble, on se remonte le moral ensemble… Je pense, que pour tous les comédiens, c’est quelque chose à vivre au moins une fois dans sa vie.
Et puis « Les Girls Next Door » voient le jour…
La musique me manquait…. Avec ce projet, c’est un peu comme si tout ce que j’avais déjà fait prenait un sens… Il y avait le comique, le côté comédien et la musique… J’avais trouvé un axe relativement intéressant. Tout a commencé avec le morceau Atomium qui a pris une ampleur à laquelle on ne s’ attendait pas. Le clip avait été tourné avec deux francs six sous. On l’a posté un peu avant mon départ pour Avignon et il a explosé… Je n’ai pas compris ce qu’il se passait. C’était complètement fou ! Je voyais sur mon ordinateur les vues qui augmentaient, j’avais des demandes d’amis sur les réseaux sociaux. Et puis, il y a eu JCVD qui était une très belle aventure. On avait contacté la manager de Jean-Claude Van Damme! qui a adoré la chanson. Finalement, Jean-Claude Van Damme! l’a partagé sur ses réseaux sociaux et ça a fait à nouveau un buzz, c’était incroyable !
Vous animez également une chronique sur la Première…
Oui, j’avais très envie de faire des chroniques. C’est génial, car j’ai beaucoup de liberté sur mes sujets. Je peux vraiment parler de ce dont j’ai envie. J’ai même fait une chronique sur mon parcours musical. Je me sens vraiment sous un regard bienveillant ce qui est idéal pour commencer et faire ses armes.
Et prochainement…
Je suis en train de travailler sur une pièce qui parlera de Bruxelles. Une sorte de chronique de la vie urbaine. Il y aura deux comédiens qui feront plusieurs personnages. La musique en fera partie comme une B.O. Je réalise tout toute seule : l’écriture, la musique… C’est peut-être le projet de ma vie (rire) !