Connaissez-vous Eva Vermandel, cette photographe belge mais basée à Londres?
Dans Splinter, un recueil d’une partie de son travail, vous trouverez une alternance entre portraits, nature et compositions florales. Les couleurs sont toujours un peu sépia, avec une douceur vintage, mais sans angélisme car nous sommes bien les deux pieds dans le réel.
Les visages sont rêveurs et mélancoliques et nous suivons cette jeunesse légèrement désabusée en essayant d’imaginer l’histoire autour de ces photographies.
Le corps est également scruté et mis en valeur, que ce soit chez cet homme allongé, au torse parsemé de taches de rousseur, que chez cette femme assise sur son lit, dont on ne voit qu’une partie du dos et qu’on observe regarder par la fenêtre, suivant quelqu’un des yeux ou cherchant l’évasion.
Contempler les oeuvres d’Eva Vermandel, c’est comme se plonger dans une bulle hors du temps. Vous serez touchés par son usage de la lumière naturelle, qui transforme ses clichés en fresques pittoresques qui pourraient sortir tout droit de l’imagination des primitifs flamands.
Un dialogue s’instaure et les différentes photographies se répondent. Les sujets continuent à se mouvoir dans la lenteur et la douceur, comme si transporter leurs émotions demandait un temps supplémentaire.
Une sensibilité indéniable se dégage de ce livre et il ravira les plus romantiques d’entre vous.
Bonus: Dans le court essai qui suit ses photographies, nous apprenons qu’Eva a souvent collaboré avec le groupe islandais Sigur Ros. Voici donc la musique planante idéale pour accompagner ce beau-livre.
Editions Hatje Cantz – 29 euros