Kangling:
« C’est la magie de l’émotion et de l’instant qui compte réellement »

Kangling

Kangling est un groupe de soul rock formé par le chanteur, bassiste et guitariste Axel Gilain, présent depuis plus de quinze ans sur la scène de jazz belge. Le mot « Kangling » est à l’origine un instrument utilisé lors de rituels bouddhistes et dont le son est sensé annihiler l’égo. Ça tombe bien puisque dans le groupe Kangling, l’égo est à sa juste place. Dès les premières notes, Kangling vous plonge dans un voyage entre pop atmosphérique et groove hypnotique à la fois doux et sauvage… À l’image de son leader Axel Gilain que nous avons rencontré ! 

Vous avez fait des études en illustration et en BD. Comment êtes-vous arrivé à faire ce choix ? 

KanglingC’est de là que je viens, en fait ! Je dessine depuis que je suis tout petit. Plus jeune, je m’étais vraiment projeté à faire du dessin et être dans le milieu visuel. Je ne savais pas encore quoi exactement, mais c’était vraiment ma première passion et mon objectif à cette époque ! Les rencontres ont fait que je me suis dirigé vers la Bande Dessinée. Je me suis retrouvé à Saint-Luc à 18 ans tout juste sorti des secondaires. 

Est-ce que la musique était déjà présente dans votre vie ? 

KanglingJ’en faisais déjà, mais en amateur. À 14 ans, j’ai acheté une guitare. Je crois que j’avais vu « Retour vers le futur » et j’ai eu envie d’en jouer et de faire du skate (rire) ! Un fantasme d’adolescent. J’avais mon petit groupe dans mon village et nous jouions tous les weekends. À ce moment-là, je ne projetais rien de plus sérieux. Je suis venu à Bruxelles pour mes études. J’ai fait deux ans à Saint-Luc pour réaliser qu’il y avait un côté très professionnel alors que je voulais faire de l’art pour ce que c’était. Le côté très produit et marketing m’a écoeuré et c’est comme ça que je me suis lancé dans la musique. 

Et c’est venu comme ça ?

Une fois arrivé à Bruxelles, j’ai commencé à faire pas mal de rencontres…beaucoup de musiciens… Comme je n’avais pas de bagages, je n’aurais jamais pu rentrer au Conservatoire. Je me suis dirigé vers une école privée à Anvers pour apprendre la contrebasse, j’y suis resté un an et demi et de là tout a pris de l’ampleur. 

Pourquoi la contrebasse ? Qu’est-ce qui vous plaisait dans l’apprentissage de cet instrument ? 

KanglingAu départ, j’étais parti pour faire de la guitare et de la basse électrique. Comme cette école était spécialisée dans le jazz et que je ne connaissais rien au jazz en même temps que j’apprenais, je découvrais. Dans le jazz, la contrebasse est un instrument très présent et j’ai eu un véritable coup de coeur. Je suis parti à Prague pour en acheter une et ce fut toute une aventure pour ramener une contrebasse de là-bas (rire) ! Ce qui est le plus fou c’est que je n’en avais jamais joué… J’avais eu cette vision et je la suivais. Et c’est comme ça que j’ai commencé à faire du jazz. 

Pendant de nombreuses années, vous avez joué du jazz et dans différents groupes ! 

Oui, pendant 15 ans ! 

Et comment le projet musical « Kangling » arrive-t-il ? 

KanglingKangling : c’est le retour aux sources… Le retour de mon fantasme d’adolescent de faire un projet plus moderne, plus rock, plus « chanson » aussi ! Au bout de 15 années de Jazz, je me sentais un peu épuisé… La passion, l’élan n’y était plus… Pour plein de raisons… Des expériences de groupe un peu frustrantes… Un jour, je me souviens qu’en regardant ma collection de vinyles, j’ai réalisé que je n’avais aucun disque qui passait les années 80 et je me suis dit : « C’est dingue, je ne connais plus rien d’actuel » ! J’ai eu cette soif de découvrir ce qui se faisait maintenant. J’ai découvert des tonnes de groupes et mes goûts ont changé… C’est toute une reconversion, mais qui m’a permis de me centrer sur ce qui me faisait vibrer… C’est un peu comme si j’avais fait une boucle pour revenir à mes premiers amours ! 

Pour le projet Kangling, vous n’êtes pas tout seul. Plusieurs musiciens vous accompagnent…

KanglingJ’ai vraiment fait une recherche pour trouver une équipe un peu magique. Ça m’a pris du temps et je suis passé par plusieurs formations et maintenant nous sommes quatre. Il y a un claviériste, Éric Bribosia, avec qui je joue dans d’autres groupes… Oui parce que j’ai encore d’autres groupes (rire) ! Un jeune batteur que j’ai découvert, qui s’appelle Wilfried Manzanza. Pour le deuxième album, j’ai eu envie d’avoir des sons électroniques et j’ai engagé Jérôme Hoppe qui au départ est trompettiste. Je l’avais vu jouer dans un groupe où il faisait des sons électroniques et je lui ai demandé si ça l’intéresserait de faire la même chose pour Kangling. C’est vraiment une chouette équipe ! Après différentes mauvaises expériences par le passé, c’était important pour moi de trouver des personnes où l’égo est au bon endroit ! C’est très difficile de gérer sur la longueur des batailles d’égo. Même si aujourd’hui c’est différent, car en tant que leader, je peux trancher…ici je n’ai pas besoin de le faire car ce sont des gens qui ne prennent pas mal si je demande de faire comme ci ou comme ça… Et puis, ils ont tous un univers musical fort et j’adore leur laisser la place pour qu’ils apportent leur talent dans le projet… Je trouve ça important de pouvoir me nourrir de leur univers et eux du mien ! 

Quel est le morceau dont vous êtes le plus fier ? 

KanglingIl y a un morceau que j’aime particulièrement bien et qui a une histoire, un caractère particulier, car en studio, il est sorti directement, d’un jet, et n’a pas eu besoin d’être retravaillé…  J’ai travaillé avec Gilles Mortiaux pour la production qui est également musicien, car j’avais envie d’un regard totalement extérieur. J’avais besoin qu’on m’enlève de ma zone de confort et il est très fort pour ça ! Un jour, il m’a demandé de venir en studio avec les autres musiciens et d’apporter des morceaux que personne n’avait préparés, qui n’étaient pas terminés… Je suis arrivé avec la structure de « Hills and Valleys » et les autres musiciens ne le connaissaient pas. Et la magie s’est opérée et ce morceau est sorti d’un jet. Il est très minimaliste épuré…mais il a un côté magique ! Quand on est en studio, tout est possible, car on a une infinité de possibilités. Il est donc facile de se perdre. Or, c’est la magie de l’émotion et de l’instant qui compte réellement et c’est ça qu’on doit trouver ! Ce qui me touche en tant qu’auditeur, c’est l’énergie brute. 

Qu’est-ce qui vous inspire quand vous composez ? 

KanglingC’est souvent très intime. J’essaye de mettre en paysage des émotions… C’est une peu comme comme de la peinture ou du cinéma… C’est de peindre une émotion. Il est important pour moi quand je suis en concert de pouvoir la revivre ! Me reconnecter avec ce paysage-là, cette posture… Pour composer, j’essaye de prendre des angles de vue différents… Parfois de composer de la mélodie, du texte… Je n’ai pas vraiment de technique… J’essaye que ce soit différent à chaque fois… 

Un rêve un peu fou que vous voudriez réaliser ? 

Oh ! Je rêve de faire le tour du monde, de partir longtemps pour vraiment me déconnecter de la vie d’ici ! J’adorerais être sur la route, en tournée avec Kangling. Jouer en Asie, en Afrique … nous faire découvrir et découvrir… 

KanglingPlus d’info ? 

www.kanglingmusic.com

Kangling : Page Facebook 

Kangling : Chaîne Youtube 

 

Photos : @Brussels Is Yours