Signal d’alerte:
êtes-vous prêts à voyager au plus profond de l’imaginaire?
Entre magie, monstres, mythes et miracles, Neil Gaiman s’impose avec ce troisième recueil comme le maître de la nouvelle. Sorcières, fantômes, rôdeurs, détectives, immortels, abeilles noires géantes, filles pirates… Trigger Warning est une source sans fin d’histoires, explorant à la fois la poésie, l’horreur, le fantastique, la science-fiction et le conte de fées. Les histoires rassemblent l’humanité et façonnent le monde, et Gaiman prouve encore une fois ici son génie à les inventer toutes…
Signal d’alerte (Fictions courtes et dérangements) de Neil Gaiman (Ed. Au Diable Vauvert)
Résumé :
« Il est des choses qui nous perturbent, des mots ou des idées qui surgissent sous nos pas comme des trappes, nous précipitant de notre monde de sécurité et de bon sens en un lieu beaucoup plus sombre et moins accueillant. » (Neil Gaiman)
Avis :
Neil Gaiman est sans doute l’un des plus grands conteurs d’histoires contemporaines. Il y a chez lui une petite musique de comptines anglaises, de chants nordiques lointains, de Shakespeare. Ce génie touche-à-tout est auteur de romans, films, séries, bandes dessinées et livres jeunesse. Citons parmi ses œuvres les plus essentielles, le roman graphique « Sandman », le conte macabre pour enfants « Coraline » dont est issu un film d’animation signé Henry Selick ou encore son incroyable roman multiprimé « American Gods » adapté en série par Starz.
Son imaginaire débordant puise le plus souvent dans les mythes, légendes et folklores. Et ce troisième recueil de nouvelles (après « Miroirs et fumées » et « Des choses fragiles ») ne déroge pas à la règle puisque nous y croisons sorcières, fantômes, pirates, monstres, chats momifiés…La magie est partout, elle alimente chaque histoire, chaque mot.
« Signal d’alerte » (« Trigger warning » en anglais) est une source sans fin d’histoires explorant à la fois la poésie, l’horreur, le fantastique, la science-fiction et le conte de fées. Ces histoires rassemblent l’humanité et façonnent le monde.
« L’esprit de Nail Gaiman est un océan insondable, et chaque fois que je m’y plonge, notre monde s’estompe et devient bien plus terrible et plus beau. » (New York Times Book Review)
Il serait sacrilège de lever le voile sur telle ou telle intrigue. Sachez seulement que Neil Gaiman, par sa maîtrise du conte et du récit, vous guidera au cœur des forêts profondes de votre imaginaire, plus loin que vous n’auriez jamais osé…l’imaginer!
Comme l’écrit très justement le Houston Chronicle : « L’œuvre de Gaiman résiste à toute catégorisation. Il ne se contente pas de puiser dans notre inconscient collectif, il réinvente nos mythes. »
Un recueil indispensable pour tout amateur de magie et d’imaginaire!
Pour finir, je ne résiste pas à vous faire partager un très court récit que Neil Gaiman offre dans son introduction. De quoi vous mettre l’eau à la bouche et pleins de frissons dans le dos…
Les Trombles : extrait
« Il est des êtres qui chassent. D’autres qui cueillent. Les Trombles guettent. Certes, parfois, ils guignent. Mais en général, ils se bornent à guetter.
Les Trombles ne tissent pas de toile. Leur toile, c’est le monde. Les Trombles ne creusent pas de fosse. Si vous êtes ici, c’est que vous êtes déjà tombé.
Il y a des animaux qui vous poursuivent, filent aussi vite que le vent, infatigables, pour planter leurs crocs en vous et vous jeter à terre. Les Trombles ne traquent pas. Ils se rendent simplement au lieu où vous aboutirez à la fin de la chasse et vous attendent là-bas, dans un recoin obscur et sans signe distinctif. Ils trouvent le dernier endroit où vous iriez regarder et y demeurent, aussi longtemps que nécessaire, jusqu’à ce que ce soit le dernier endroit où vous irez regarder et que vous les voyiez.
On ne peut pas se cacher des Trombles. Ils étaient là les premiers. On ne peut pas battre les Trombles à la course. Ils attendent au terme de votre voyage. On ne peut pas lutter contre les Trombles, parce qu’ils sont patients et qu’ils attendront jusqu’au tout dernier jour, le jour où vous n’aurez plus aucune envie de lutter, le jour où vous aurez renoncé à la lutte, où le dernier coup de poing aura été lancé, le dernier coup de couteau porté, le dernier mot cruel prononcé. C’est alors, et alors seulement qu’apparaîtront les Trombles.
Ils ne mangent rien qui ne soit prêt à être mangé.
Regardez derrière vous. »