13 reasons why (Netflix):
que vaut la saison 2 ?

Le 31 mars 2017, la série «13 reasons why» débarquait sur Netflix. Personne ne s’attendait à un tel phénomène et pourtant, elle est devenue le show le plus populaire de la plateforme en seulement quelques semaines. Produits par Selena Gomez, les 13 premiers épisodes ont généré 3,5 millions de tweets d’après une étude réalisée par le site Refinery29 pour l’institut Fizziology (contre un peu plus de 500 000 pour Stranger Things par exemple). L’intrigue aborde sans détour le harcèlement, le suicide et bien d’autres thématiques très fortes et au cœur des problématiques du moment. Bien que cette fiction dramatique s’adresse à un public jeune, tout le monde semble s’y intéresser. La saison 2, est sortie le 18 mai dernier, alors est-ce vraiment la saison de trop ?

Que s’est-il passé suite à la diffusion de la première saison ?

Les thématiques-choc abordées ont provoqué une sorte d’éveil des consciences sur la vraie nature du harcèlement, de nombreuses discussions et témoignages d’adolescents à la fois victimes, mais aussi de ceux qui on pu participer à des actes de «body-shaming», «slut-shaming»… ont eu lieu sur les réseaux sociaux. Le livre et la série, qui prend quelques libertés légèrement plus «trash», permettent une identification assez réaliste aux personnages. Ce fut aussi un bon moyen pour les parents d’adolescents de comprendre ce qu’il pouvait se passer parfois dans les milieux scolaires, en témoigne un article du journal indépendant australien The Sydney Morning Herald, où un père explique ce que lui a apporté le visionnage de la série avec son fils. Et pourtant, 13 reasons why ne s’est pas attiré que des éloges, accusé parfois d’être une apologie au suicide et de ne pas avoir été suffisamment censuré pour un public fragile.

Création de 13reasonswhy.info et disclamer

Pour parer à d’éventuelles nouvelles critiques pour sa seconde saison, Netflix a créé un site d’information, permettant aux adolescents isolés et victimes de harcèlement ou d’agression d’avoir les bonnes informations et les bons interlocuteurs à qui se confier. Nous avons fait le test et voici ce qu’il propose pour la Belgique :

La saison débute également sur une séquence «disclaimer», où les acteurs principaux rappellent qu’il est important de se faire aider et conseillent aux adolescents traversant des difficultés, qu’il est préférable de regarder la série accompagnée d’un adulte. Protection maximale de la plateforme cette fois…

La saison 2

Côté scénario, la saison 2 se penche sur le procès autour du suicide de Hannah. Les personnages principaux sont tour à tour appelés à la barre, tendit qu’après les cassettes, un nouveau mécanisme fait son apparition, afin de faire éclater l’entière vérité.

Il est très intéressant de voir à quel point cette seconde partie, qui va au-delà du seul livre original, remet en cause complètement la vision que l’on pourrait avoir de Hannah. On y découvre ses failles, et son personnage dans son entière complexité. C’est aussi le procès des parents, qui soulève la grande question de la responsabilité de ceux-ci quant aux troubles que peuvent subir un enfant et les actes irréversibles auxquels cela peut les mener. Elle questionne en fait l’éducation au sens large du terme et à quel point la société discrédite complètement certains témoignages de femmes, jusqu’à les mettre au rang d’instigatrices des violences qu’elles peuvent subir.

Le rythme n’est pas parfait, 10 épisodes auraient suffi, mais cette saison 2 de 13 reasons why est plus mature, plus brute de pomme, moins bluette, plus concernante. Elle fait écho aux drames du quotidien, elle a des résonances à la fois sociales et politiques, et elle complète parfaitement l’amorce de la première. Pas sûr en revanche qu’il faille étirer l’intrigue sur une 3e saison. 

Bonus 

Pour ceux qui ont un compte Spotify, voici la bande-son de cette nouvelle saison, à écouter sans modération !