Adrien Drumel:
« J’aime me mettre au service du rêve de quelqu’un »

Adrien-Drumel

Adrien Drumel est un comédien et metteur en scène belge. Il a joué sous la direction des grands noms de la scène belge comme Christophe Sermet , Pauline d’Ollone, Axel Cornil, Frédéric Dussenne, Anne Thuot, … À la télévision, on a pu le voir dans la série « La Trêve ». Jusqu’au 12 octobre, il est sur les planches du Varia avec « Le roman d’Antoine Doinel ». Spectacle pour lequel il interprète avec brio l’un des personnages les plus mythiques de François Truffaut. 

Vous êtes né à Saint-Ghislain. Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance ? Vous aimiez déjà le théâtre ?

Adrien-DrumelLe théâtre est arrivé un peu par hasard. Ma mère essayait de me mettre dans toute une série d’activités. Ça ne se mettait jamais bien. J’étais un enfant très timide et très solitaire. Je le suis toujours, mais à des degrés différents. Ma mère m’a inscrit à un stage en théâtre. Ça s’est super bien passé. À tel point que je me suis fait engager à l’âge de 8 ans pour jouer dans une pièce de Georges Feydeau qui s’appelait « On purge bébé » et nous avons tourné… À partir de ce moment-là, le théâtre est resté comme un fantasme un peu lointain. Je n’aurais jamais cru que j’étais bon ou que je pouvais faire ça… En sortant des secondaires, je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. Je m’orientais vers les mêmes choix que mon frère et ma soeur avaient faits.  C’est un ami qui faisait de l’impro et qui souhaitait entrer au Conservatoire, qui m’a demandé de lui faire sa réplique et de le passer avec lui. Et j’ai été pris. Je ne m’y attendais pas du tout. 

En parallèle, vous faites beaucoup de danse contemporaine, de guitare, guitare électrique, basse, chant… C’est beaucoup d’activités…

Adrien-DrumelJ’ai commencé à jouer de la guitare à l’âge de 13 ans. J’ai toujours rêvé d’être une rock star, mais je n’ai jamais eu de groupe (rire) ! Au Conservatoire, je me suis retrouvé complètement fasciné par la danse, le corps. Un moment, je voulais devenir danseur professionnel. Je m’exprime très facilement là-dedans. Je voulais intégrer une école de danse  à la sortie du Conservatoire. J’ai passé les examens pour rentrer dans une école en Autriche, le SEAD – Salzburg experimental academy of dance. Pendant, les examens, j’ai eu un accident. J’ai dû rentrer et me faire opérer. J’avais un déplacement de disques dans les vertèbres. J’avais donc un an de rééducation. 

Durant vos études, vous vous faites remarquer par Christophe Sermet qui vous offre un rôle dans la pièce « Mamma Medea » au côté de grands comédiens comme Yannick Renier et Claire Bodson.

Adrien-DrumelJ’étais en quatrième année au Conservatoire quand c’est arrivé. C’était une expérience magnifique. Je ne savais même pas si en sortant du Conservatoire ça allait fonctionner et ça démarrait déjà. On ne fait pas du théâtre pour gagner de l’argent donc si on ne s’amuse pas, ça n’a aucun intérêt. Cela peut devenir très éprouvant et fatigant si tu n’éprouves pas du plaisir ! C’est un métier totalement artisanal et passionnant, mais c’est une expérience humaine avant tout. Tout le monde apporte sa petite pierre à l’édifice. 

Vous avez également fait beaucoup de projets avec Axel Cornil 

Adrien-DrumelC’est mon meilleur pote. On se connaissait avant le Conservatoire, mais nous nous sommes retrouvés là ensemble durant 4 ans et on s’est super bien entendu ! On a fait plusieurs projets ensemble notamment « Du béton dans les plumes » qui est son premier texte et « Ravachol« . J’adore travailler avec des gens avec lesquels je m’entends bien et défendre ce que ces personnes ont envie de défendre… me mettre au service d’un projet… J’ai vraiment eu énormément de chance de travailler avec des grands noms de la scène belge. 

Puis, il y a eu « La Trêve »… 

Adrien-DrumelC’était complètement inattendu ! C’est très compliqué de combiner un agenda théâtre et un agenda cinéma, car le cinéma te demande une disponibilité à court terme. On peut t’appeler dans 3 jours pour faire un casting 2 jours plus tard pour commencer à jouer dans 3 semaines. Au théâtre, on peut t’appeler pour faire une réunion pour remettre un dossier, pour savoir si un projet pourrait se faire dans deux ans et on le saura que dans un an, mais on te demande de bloquer ces disponibilités dans deux ans. C’est hyper difficile de lier donc les deux. La Trêve, ça c’est juste bien mis. J’ai passé le casting sans vraiment trop y croire. Puis, j’ai décroché le rôle ! C’était ma première expérience cinématographique, devant une caméra… C’était vraiment très chouette ! J’ai bien aimé ça… 

Aujourd’hui, tu es sur les planches du Varia avec « Le roman d’Antoine Doinel »… 

Adrien-DrumelOui, c’est Antoine Laubin qui m’a appelé, il y a trois ans… Il voulait adapter 5 films de François Truffaut au cinéma autour du personnage d’Antoine Doinel qui est joué par Jean-Pierre Léaud. Il me proposait d’interpréter Antoine Doinel à tous les âges dans les 5 films. Je me suis donc retrouvé avec cette proposition énorme et un peu terrifiante, mais j’ai accepté le challenge ! C’est très particulier de jouer un personnage qui a déjà été interprété par un autre acteur. Il fallait prendre le caractère tel qu’il était sur le papier et me détacher le plus possible des films. Il fallait oublier Jean-Pierre Léaud pour me réapproprier le rôle. C’est assez éprouvant, car le spectacle dure 4 heures mais c’est une belle expérience ! 

Un rêve un peu fou que vous vous voudriez réaliser…

Adrien-DrumelBraquer une banque (rire) ! Il y a toujours des rôles au théâtre qui me font envie comme Hamlet, par exemple. J’ai plein de rêves différents un peu tous les jours. Ce sont parfois des choses très simples…comme arriver à faire les choses bien et être content de moi. Des rêves un peu fous, je n’en ai pas vraiment…Je suis quelque part un exécutant donc finalement le rêve viendra de quelqu’un d’autre. J’aime bien me mettre au service du rêve de quelqu’un… 

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www.varia.be

 

Photos : @Brussels Is Yours