Georges Lini :
“La société a les crimes qu’elle mérite”

Georges Lini est un des metteurs en scène les plus talentueux de la scène théâtrale belge. À chaque spectacle, il offre une scénographie inspirante et visuellement forte. Les spectacles de Georges Lini amènent le spectateur à s’interroger sur la société qui l’entoure et à se remettre en question. Actuellement, à l’affiche avec le très drôle et ironique “L’entrée du christ à Bruxelles”, nous avons eu la chance de le rencontrer…
BIY: Vous avez été professeur de français et de religion avant d’arriver au théâtre vers 30 ans.
Après le conservatoire, vous enchainez avec le théâtre de poche pour le spectacle “Trainspotting”…
Et puis en 1997, vous créez votre compagnie Belle de Nuit qui célèbre d’ailleurs ses 20 ans et puis ZUT…

@Sébastien Fernandez
Oui j’étais encore étudiant quand j’ai créé Belle Nuit. En 2004, j’ai créé ZUT à Molenbeek, car en sortant de l’école, je souhaitais monter mes propres projets en tant que metteur en scène. Personne ne me connaissait donc personne ne voulait me prêter de l’argent pour monter mes spectacles. Il n’y avait pas à ce moment-là un lieu dédié à la création de spectacles pour les jeunes. J’ai donc hypothéqué ma maison et avec des amis on a monté ZUT, quelle folie (rire) ! Ça m’a couté beaucoup d’argent, mais ce fut une aventure artistique et humaine folle ! On a eu un succès fou ! Je pense que nous sommes arrivés à montrer que le jeune théâtre a quelque chose à dire. L’aventure ZUT s’est arrêté après 4 années belles et riches…mais éprouvantes, on a fermé, car nous n’avons pas eu de subsides.
Justement vous fermez ZUT à cause de manques de subsides et fin d’année dernière Belle Nuit s’est vu refusée son contrat programme…
En décembre, Belle de Nuit s’est vu refuser son contrat programme. On demandait 200.000 € et on a reçu 40.000€. Le CAD a remis un avis réservé, mais a proposé à la ministre 125.000€. Et la ministre voyant l’avis réservé ne nous a accordé que 40.000€. De plus, il faut savoir que ces 40.000€-là sont réservés pour un spectacle. Or nous en avons 3 par an. L’argumentaire était également incompréhensible…Au-delà, des chiffres, c’est le refus du contrat programme qui a été vraiment douloureux ! C’était une humiliation…on a été jugé par nos pairs. J’avoue que c’est quelque chose dont on se relève difficilement… Là on a écrit à la ministre pour voir si elle ne pourrait pas nous aider autrement, on attend.
Dans “La profondeur des forêts”, vous posez le constat que la société a les crimes qu’elle mérite. Dans vos spectacles, de manière générale, vous posez un regard relativement noir sur la société. C’est réellement votre regard ou vous souhaitez interpeller ?
2018 est une année importante, le Feydeau au Théâtre du Parc en janvier, les 20 ans de votre compagnie Belle nuit, La profondeur des forets suivi de l’entrée du Christ à Bruxelles à l’Atelier 210, …
Oui ! Tout se met bien en place c’est important de marquer le coup, de réunir tous les gens importants de la compagnie, ceux qui travaillent avec nous depuis de nombreuses années. Avec le contrat programme refusé, j’avoue que cet anniversaire n’est pas aussi festif qu’il aurait dû être ni pour moi, ni pour les membres de la compagnie ! Mais c’est une belle année…Il y a les spectacles que vous avez cités et puis il y aura Caligula à Villers et un spectacle au théâtre du Poche en septembre ! C’est une belle année…
Un projet un peu fou que vous souhaiteriez réaliser ?
Un tour du monde.. J’adore voyager. Je voyage dès que je peux avec mes bouquins (rire) ! En théâtre, je n’en ai pas vraiment… Je suis super heureux de faire Villers-La-Ville, ce décor est naturellement grandiose et j’ai plein d’idées pour Caligula. C’est un beau challenge ! J’ai plein d’autres beaux projets encore…
Plus d’infos ?
Compagnie Belle de Nuit de Georges Lini : Facebook
Spectacle en cours :
Spectacle à venir :