Ingrid Otto:
l’élégance du coeur!

Ingrid-Otto

Rencontrer Ingrid Otto, c’est rencontrer la beauté et l’élégance, mais c’est aussi partir à la rencontre d’une femme au parcours étonnant! Journaliste indépendante depuis plus de vingt ans, Ingrid Otto, a commencé sa carrière en travaillant pour les antennes liégeoises de la DH et de L’Avenir, tantôt comme chroniqueuse judiciaire, tantôt comme spécialiste culture et société. Aujourd’hui Bruxelloise d’adoption, Ingrid Otto poursuit ses nombreuses collaborations en presse écrite, tout en exerçant en tant que photographe, une passion qui ne la lâche plus. 

Vous aimiez déjà écrire petite ? 

Ingrid-OttoJ’adorais le français ! J’ai fait mes études en Latine avec Français six heures. Je lisais énormément et je corrigeais les fautes d’orthographe dans les Bob et Bobette, car il y en avait beaucoup à l’époque (rire) ! Et à tous mes anniversaires, on m’offrait les livres de la Comtesse de Ségur. Quand j’avais des copains de classe qui venaient jouer à la maison, ça m’arrivait de m’éclipser dans ma chambre pour lire (rire) ! Ma mère venait me rechercher (rire) ! L’écriture est arrivée plus tard… 

 

Dans quel contexte ? 

Suite à une opération, j’ai passé pas mal de temps sur un lit à ne pas faire grand-chose excepté lire et regarder la télévision. J’adorais l’émission Pyramide. Il y avait un club à Liège et je me suis inscrite. J’ai terminé première et puis j’ai participé à l’émission que j’ai gagnée. J’adorais écrire des énigmes ou des cartes pour les anniversaires. Ce n’était pas vraiment de l’écriture. Ce que je préférais et ce que j’aime toujours ce sont les jeux de lettres. 

Malgré cette passion, vous vous dirigez vers des études de Tourismes.

Ingrid-OttoOui, je voulais faire langues romanes à l’époque, mais ma mère ne voulait pas. Elle pensait que ça n’offrait pas énormément de débouchés. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, certainement des aprioris… Donc j’ai entamé des études en Tourisme. Autant, j’aimais bien les langues autant celles-ci ne m’aimaient pas (rire) ! Pour me faire de l’argent de poche, je travaillais dans le carré à Liège et à la fin de mes études le patron m’a offert un boulot en journée. Puis, j’ai travaillé dans une banque. Avec le recul, je me rends compte que c’était un travail sécuritaire, mais c’était loin d’être la grande passion. Un soir, je suis dans le carré et je rencontre un journaliste indépendant de la DH qui couvrait le tiercé et le sport. Il partait en vacances et cherchait quelqu’un pour le remplacer durant cette période. Je lui ai dit que ça m’intéressait. Je n’avais jamais fait ça ! Il a accepté ! C’était complètement improbable ! Le tiercé a été un exercice assez complexe et incroyable, car je n’y connaissais rien ! 

Et c’est comme ça que vous êtes entrée à la DH ?

Ingrid-OttoOui quelque temps après, ils m’ont appelé pour me dire qu’ils cherchaient un journaliste pour la chronique judiciaire. Il fallait aller au Palais de Justice tous les matins et faire des comptes-rendus d’audiences. J’ai rencontré les patrons et je suis devenue journaliste indépendante pour la DH et en parallèle pour l’agence Belga. C’était une toute autre époque, on utilisait moins Internet, on se déplaçait plus sur le terrain. Comme je couvrais pour la DH, les affaires judiciaires et les faits divers, j’étais en contact matin, midi et soir avec les pompiers et les forces de l’ordre. Je me retrouvais en première ligne des accidents de la route et autres drames. J’ai vu des choses horribles. À côté de ça, j’allais souvent au théâtre au Forum et petit à petit, j’ai bifurqué vers la culture jusqu’au moment où le nouveau Rédacteur en Chef a voulu mettre l’accent sur les faits divers et je suis partie.

Vous enchainez après un long parcours avec pas mal de médias différents ? Également la radio ?

Ingrid-OttoOui, pour la radio je faisais les infos et quelques interviews. Et j’ai travaillé pour Télépro. J’ai fait des piges… Puis en 2010, je suis arrivée à Bruxelles, car il y avait plus d’opportunités. Et là, j’ai commencé à travailler en horaire décalé une semaine pour la radio et puis une semaine en horaire régulier pour le journal. Ça m’a littéralement épuisée ! Quand on est indépendant, on a tendance à dire oui à tous les projets et donc on accumule une charge de travail considérable. Je me suis épuisée jusqu’à la corde avant d’avoir un signal d’alarme comme quoi je devais changer quelque chose. On m’a appelé pour me dire que chez Flair, il cherchait quelqu’un pour la rédaction finale et j’y suis allée. J’avais quelques appréhensions d’arriver dans une équipe que de femmes, moi qui avais toujours travaillé avec des hommes. Et en fait, ce fut une très belle expérience ! Je me suis bien amusée ! Et enfin, je suis arrivée aux So Soir et SoirMag où j’ai la chance de combiner mes deux passions : l’écriture et la photographie.

Et comment avez-vous commencé la photographie ?

Ingrid-OttoCela faisait un bon moment que je faisais des photos, mais ce n’était pas du tout dans un cadre professionnel. Je regardais pas mal de forums de photographes. De temps à autre, j’osais en publier une qui se faisait démolir par les internautes (rire). Puis, j’en ai publié sur Facebook où les commentaires des gens étaient beaucoup plus sympathiques (rire). Je dois beaucoup de choses aux réseaux sociaux et c’est vrai que c’est un bon moyen de montrer ce qu’on peut faire. A la fin du magazine Flair, il y avait quelques photos qui montraient les coulisses de la rédaction. Je m’amusais à prendre en photo mes collègues qui avaient un jour toutes un T-shirt de la même couleur et ça a fait boule de neige… Il n’y a rien faire, c’est pratique dans le métier d’être un journaliste freelance qui puisse faire texte et photos. J’ai fait pas mal de reportages de toute sorte… J’ai fait des photos de l’émission l’Amour est dans le pré, mes premières vacances, l’arbre à souhait ….

C’est un parcours assez stupéfiant…

Oui, quand on pense que j’étais employée de banque à la base ! C’est complètement fou comme tout s’est mis en place à coup de hasards, de coïncidences et d’une bonne volonté ! C’est très riche comme métier !  Bien entendu, il y a des hauts et des bas. Et j’ai connu des bons bas.

Ingrid-OttoIl y a également les livres dont « Génération 80. Le grand zapping » qui reprend toute une série d’histoires des années 80.

C‘est exact ! Un premier livre sur les chiens qu’on m’avait demandé de faire au pied levé pour une série sur les animaux domestiques. Et « Génération 80. Le grand zapping » est arrivé en parallèle à l’exposition qui a lieu à la gare Liège-Guillemins. J’ai adoré, car j’avais carte blanche et pour le coup, je connaissais mieux le sujet (rire) ! Avec le directeur de collection, on a sélectionné les histoires, car il s’agit d’une collection. Puis, il faut faire des recherches et rédiger des histoires courtes sur les différents sujets. C’était passionnant de replonger dans ces histoires qui ont bercé ma jeunesse. 

 

Photos : @Christophe Vanderborght

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