La servante écarlate:
la série qui vient alerter le réel!
Adaptée du célèbre roman “La Servante écarlate” de Margaret Atwood (The Handmaid’s Tale), cette série a glacé le sang de plus d’une personne et est vite devenue un récit majeur de notre ère. L’histoire située dans un futur proche décrit un monde totalitaire dont les femmes sont les premières victimes et où la peur et les hommes règnent en maîtres. Et si la fin de la troisième saison a été riche en émotions, la quatrième s’annonce tout aussi chaotique. Retour sur ce phénomène !
Au départ un livre, une femme
Margaret Atwood a écrit « La servante écarlate » à Berlin en 1984, alors que « George Orwell regardait par-dessus mon épaule » dira-t-elle. Cette écrivaine canadienne, qui ne cache pas ses opinions féministes, s’est inspirée de plusieurs faits historiques pour créer l’univers terrifiant de son livre. L’identification des classes de la société par des couleurs et les « camps », rappellent l’étoile de David que devaient porter les Juifs et les camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale. Les violences que subissent les femmes dans la série sont des violences que les femmes subissent à travers le monde de nos jours encore. La Servante écarlate s’est érigée en véritable manifeste féministe des temps modernes après son adaptation en série en 2017 qui a permis de conquérir un nouveau public.
2017 la série sort dans un certain contexte politique
Quand La servante écarlate arrive sur nos écrans en avril 2017, Donald Trump vient tout juste d’être élu à la Maison-Blanche. La politique de Donald Trump rappelons-le, est contre le droit à l’avortement même en cas de viol ou d’inceste, pour l’augmentation du coût des contraceptions et celui des dépistages de cancer … Il va même à décréter dès le lendemain de son investiture que les femmes de son gouvernement doivent porter des jupes …
Le 21 janvier, le lendemain de son élection, des millions de femmes américaines descendent dans les rues pour protester et un bon nombre d’entre elles porte le costume de la servante écarlate. Dans les rues, elles crient : « Non à la République de Gilead! », « The Handmaid’s Tale n’est pas un mode d’emploi » ou encore « Make Margaret Atwood fiction again », clin d’œil au slogan de la campagne de Donald Trump. La Servante écarlate, symbole de ce qu’on appelle aux États-Unis « la guerre aux femmes », a quitté la fiction pour venir alerter le réel du danger que courent toutes les minorités. Comme le disait encore très justement Virginie Despentes, dans sa tribune à Libération, après les Césars : « La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se casser en gueulant ». Même si l’héroïne de la série ne peut pas se casser en gueulant, elle rejoindra la résistance au fur et à mesure des saisons.
Pourquoi on aime cette série ?
En lisant le résumé, on pourrait se demander pourquoi regarder cette série pas très réjouissante ? Tout simplement parce que La servante écarlate glace le sang tout en laissant, la plupart du temps, la violence hors champ, préférant mettre en avant ses conséquences psychologiques. Au fur et à mesure, que l’héroïne June (Elisabeth Moss, époustouflante) se bat, d’abord en silence, puis de plus en plus concrètement, pour continuer d’exister. Son combat nous donne tout simplement l’envie irrépressible de nous révolter, de vivre, d’être libres, d’aimer qui l’on veut, de défendre nos droits comme si cette pulsion de vie simple, belle et puissante pouvait à elle seule empêcher ce cauchemar d’exister. La servante écarlate met bien en lumière ce que Simone de Beauvoir disait : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant« . En regardant, l’héroïne raconter son histoire et comment elle en est arrivée là, on ne peut s’empêcher de se dire que cela pourrait arriver si nous manquions de vigilance et si nous étions tentés de normaliser les politiques sexistes et populistes d’un gouvernement : «Avant, j’étais endormie. C’est comme ça qu’on les a laissés faire. Quand ils ont massacré le Congrès, on ne s’est pas réveillés. Quand ils ont accusé des terroristes et suspendu la Constitution, on ne s’est pas réveillés non plus. Ils ont dit que ce serait temporaire. Rien ne change instantanément. Quand on chauffe un bain petit à petit, on se retrouve mort ébouillanté avant même de s’en rendre compte.» (monologue Saison 1). Et puis soudain, la révolution arrive. Et dans le regard d’Offred tour à tour fier, dans ses sourires en coin, dans sa quête de lumière, on perçoit l’espoir, car finalement l’espoir est la meilleure façon de survivre.
Ce qu’il faut savoir sur la saison 4
Elle devrait arriver au mois d’avril-mai et on l’attend avec impatience ! Nous avions laissé June en assez mauvais état et nous devrions savoir ce que l’avenir lui réserve. Elisabeth Moss, lors d’une interview, a dit que tant que June aurait des choses à dire, l’histoire continuerait. Des sources prétendent que Serena Joy Waterford (Yvonne Strahovski) devrait prendre une place importante dans l’intrigue de la prochaine partie de The Handmaid’s Tale.
Possibilité de regarder gratuitement la saison sur Auvio