Marc Ysaye:
Is not only Rock’n Roll !

Marc_Ysaye

Marc Ysaye c’est avant tout une voix, celle de Classic 21, dont il est le directeur. Fondateur du groupe culte Machiavel, il est gravé au fer rouge par la musique dès les prémices de son adolescence. Jusqu’au 24 février, il organise au TTO une série de conférences autour du Rock’n Roll. Durant ces conférences, il emmène son public à travers l’Histoire du rock. Et écouter Marc Ysaye parler de sa passion, de ses rencontres musicales… c’est la garantie d’un voyage unique dans les loges, les arrière-salles, les coulisses et les moindres recoins sombres des plus grandes légendes du rock.

Votre arrière-grand-père était violoniste et chef d’orchestre, il a également créé le concours Reine Élisabeth. La musique est une passion qui se transmet de génération en génération dans votre famille ?  Non pas spécialement. Mon père était médecin, ma mère était professeur. Ils étaient mélomanes, mais rien de plus. Il est vrai qu’on avait un illustre aïeul dans la famille, mais je n’ai pas été élevé dans le culte de cet aïeul. Ce n’est que bien plus tard que j’ai appris son existence et son parcours… J’ai découvert la musique, et principalement le Rock’n Roll, quand j’avais 12-13 ans pas du tout via mes parents… quant à la musique classique, c’était sur le tard… ce n’est donc pas quelque chose qui a été transmis, mais quelque chose que je suis allé chercher. On considère la naissance du Rock’n Roll en 1954, l’année de votre naissance. Vous avez donc grandi avec cette musique. Quel souvenir en gardez-vous ? Marc_YsayeJe pense que c’était un hasard (rire) ! Mais effectivement, en 1954, c’est la première fois où deux singles se vendent à plusieurs millions d’exemplaires : Bill Haley avec Rock Around the Clock et Elvis Presley avec Thats Alright (Mama). Mais en réalité, le Rock est né avant ça en 1951. Je suis vraiment un enfant du rock, un enfant du baby-boom. J’ai donc cette chance d’être arrivé à l’adolescence en 1968. Une période où tout change, tout explose… et j’ai suivi tout ça. J’ai découvert les Beatles, Jimmy Hendrix, les Stones, Pink Floyd… et cette musique m’est tombée littéralement dessus. Ma vie en sera marquée à jamais au fer rouge. J’ai eu la chance de vivre cette époque de grande créativité musicale complètement incroyable. Ce n’est pas incompatible avec aujourd’hui… je suis certain qu’il y a des gamins de 15 ans qui s’éclatent comme des fous sur de l’électro, le principe est le même, seule la musique a changé. C’est une relation presque métaphysique qu’on a avec une onde qui peut d’ailleurs  s’appeler musique comme littérature ou cinéma… Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer ces conférences autour de la musique ? Marc_YsayeCe n’est pas mon idée à la base ! Un jour, quelqu’un est venu me trouver en me disant « Je vous écoute à la radio, j’adore ce que vous faites. Est-ce qu’on n’organiserait pas diverses conférences ? ». Je suis quelqu’un de curieux qui aime vivre de nouvelles expériences. Donc je me suis dit : « Pourquoi pas ! ». Et nous avons fait plusieurs conférences dans le milieu de l’entreprise et puis dans d’autres lieux. Lors de ces conférences, j’ai réalisé que quand je parlais devant des personnes, ça plaisait tout autant que quand je leurs parlais à la radio. J’ai donc développé le concept, j’en ai fait beaucoup et j’adore ça ! J’aimerais continuer à en faire. Je trouve que ce serait une belle reconversion pour plus tard : être conférencier ! Durant vos conférences, le public peut interagir si j’ai bien compris…  Oui, je n’ai aucun souci avec ça. Et ce que je fais au TTO (= Théâtre de la Toison d’Or) est que j’improvise, dans un certain canevas bien entendu, sans raconter n’importe quoi. Je déteste les textes lus de manière académique, ce n’est pas un cours. J’aime poser des questions aux gens, les surprendre… et ici au TTO, on terminera par des questions. Les gens me poseront ce qu’ils auront envie de me demander… sauf si personne n’a rien à me demander (rire) ! Justement, le fait que les gens interviennent c’est très différent d’une émission radio. C’est quelque chose qui vous manquait cette interaction avec le public ?  Marc_YsayeSi on y réfléchit, il y a des choses communes entre ces deux univers; à savoir que je ne parle pas sur scène comme un comédien qui pousse sa voix et qui joue un rôle. Je parle en proximité, comme à une seule personne en étant moi. Comme je fais à la radio ! La différence c’est qu’il n’y a pas de musique, pas d’interruptions avec la pub, les infos, … On développe quelque chose… je les emmène en voyage au travers de l’histoire du rock… Et c’est une belle histoire. Ce n’est pas une histoire inventée, c’est la réalité, c’est comme ça qu’elle est faite. Et si j’ai la chance que les spectateurs me suivent, ils profiteront d’un voyage magnifique ! Ce n’est pas une émission de radio, mais ce n’est pas un spectacle, c’est quelque chose d’hybride qui est rarement fait ici ! Tout ceci rend l’expérience encore plus belle et excitante ! Et si dans le public, on vous demandait de raconter une anecdote, un beau souvenir à propos de Machiavel. Vous raconteriez quoi ? Marc_YsayeJ’en ai beaucoup… Mais je pense que mon plus beau souvenir : c’est le concert au Cirque Royal en 1978. C’était la première fois qu’on s’attaquait à une grande scène. À l’époque, il n’y avait pas, comme aujourd’hui, les billetteries électroniques et ils avaient vendu beaucoup plus de tickets qu’il n’y avait de places. Le soir du concert, c’était blindé de monde ! Une véritable folie ! Je n’oublierai jamais, il y avait des gens partout… même assis sur la scène juste derrière moi. On a fait un bon concert dans une ambiance de feu ! On nous a remis sur scène notre premier disque d’or… On l’ignorait (rire) ! Mais le souvenir le plus impérissable de cette soirée, c’est que la foule nous a rappelés 7 fois… Vous vous imaginez ? 7 fois, dont la dernière fois durant 40 minutes lumières allumées dans la salle… les spectateurs ne partaient pas. C’est finalement, le commissaire en chef de la ville de Bruxelles et la patronne du Cirque Royal qui sont venus dans les loges nous demander de remonter sur scène pour calmer les esprits. Nous étions morts, lessivés… mais nous sommes remontés pour les remercier et pour annoncer que ce serait le dernier morceau. Nous l’avons fait en acoustique… Bien évidemment, j’en ai plein d’autres de bons souvenirs… et avec la disparition de Mario aujourd’hui, ces derniers restent des moments d’éternité…

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