Renato Baccarat & UTZ :
Our little Brasil

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Renato Baccarat & UTZ est un groupe aux couleurs du Brésil mélangeant diverses influences. A l’origine du groupe : Renato Baccarat auteur, musicien et chanteur. Quand il évoque son histoire incroyable et son parcours artistique, c’est avec beaucoup de douceur et d’humour…qu’on retrouve dans sa musique.

Renato Baccarat, vous êtes né au Brésil et vous êtes arrivé à l’âge de 12 ans à Bruxelles. Que retenez-vous de votre enfance ? 

RenatoBaccarat&UTZJe me souviens de ma chambre… Il y avait un tableau noir au pied de mon lit et mon père qui était musicien, jouait tous les soirs. Mais chaque nuit quand il rentrait, il faisait un dessin différent sur le tableau qu’on découvrait avec mon frère le lendemain ! Du coup, nous étions contents d’aller nous coucher et impatients de nous lever pour voir ce qui nous attendait. J’ai plus de souvenirs liés à la famille, pas spécifiquement au Brésil. J’ai découvert le Brésil, adulte. C’est plus tard en y retournant que je me suis rendu compte que ce pays, cette culture me touchait et que je me sentais vraiment lié à tout ça !

Votre père était donc musicien, votre mère chantait et manageait le groupe de votre papa, votre frère est musicien aussi, vos enfants plus jeunes ont commencé à jouer un peu de batterie. La musique est quelque chose qui se transmet dans votre famille ? 

RenatoBaccarat&UTZC’est une chance pour moi d’avoir grandi dans un milieu artistique. La maison était fréquentée par des musiciens, il suffisait donc de se pencher pour ramasser. C’est un environnement privilégié. Mon père m’expliquait ce que c’était une gamme quand j’étais enfant…Aujourd’hui, mon fils voulait essayer la guitare, on lui en a offert une à Noël. La musique est très importante pour moi ! C’est tellement un beau moment de jouer avec quelqu’un même si on n’est pas musicien et qu’on se contente de taper deux cuillères ensemble. Je voudrais vraiment que mes enfants goûtent à ça ! Je pense qu’ils s’en rendent compte. Mon fils, il y a peu, m’a d’ailleurs annoncé qu’il répétait dans un groupe !

Votre premier groupe se composait de votre frère et de votre père, puis vous avez créé un autre de Jazz et finalement UTZ voit le jour, il y a 10 ans maintenant. Qu’est-ce que cela vous a appris ? Ce sont des styles très différents…

On parlait de contexte… en fait tout a commencé quand j’étais étudiant aux beaux-arts. Je travaillais dans un bar aux Halles Saint-Géry. Le Jazz Rallye à l’époque, devenu Jazz Marathon allait avoir lieu et une série de concerts se préparaient. Je me souviens que l’organisateur de l’événement était venu avec son catalogue de groupes et j’ai dit à mon patron : « Si tu prends des groupes, tu prends le groupe de mon père !  » (rire) ! Je pense qu’à l’époque, je voulais juste faire un peu le manager. Et le patron m’a dit « OK » ! Je suis rentré hyper fier à la maison en disant à mon père : « Et papa, je t’ai trouvé un concert » et mon père m’a répondu : « OK, mais c’est toi qui joueras ! » (rire) ! Et là, j’ai paniqué. Mon père nous a fait travailler mon frère et moi tous les jours à tel point que je n’ai pas présenté mon jury. J’ai raté une année à cause de ça, mais j’ai tellement appris ! Je ne l’ai jamais regretté ! Puis j’ai joué avec des potes, on a monté des groupes. Petit à petit, j’ai commencé à écrire des chansons, faire autre chose que du Jazz. Et puis, un jour Thomas Champagne et Alex Davidson m’ont dit : « On va créer un groupe et ne chanter que tes chansons ! » Le premier truc que j’ai dit, c’était : « D’accord, mais il faut trouver un chanteur » et eux m’ont répondu : « Ben non, c’est toi ! ». J’ai appris à chanter…au début je n’étais pas très sûr de moi et puis maintenant j’y ai pris goût et j’adore !

Justement avec UTZ, vous chantez dans votre langue maternelle. C’était important pour vous de revenir à vos origines ? 

UTZOui ! Mais il n’y a pas que la langue, il y a aussi toutes les harmonies…Il y a vraiment une couleur très brésilienne…mais actuelle ! J’étais assez inquiet finalement de chanter en portugais à un public qui ne parle pas spécialement la langue tout comme à ceux qui la parlent (rire) ! Je me souviens précisément le premier jour où j’ai chanté face à un Brésilien dans la salle. Je l’ai vu rire à un texte qui devait être drôle et ça m’a rassuré ! En avril dernier, on a fait notre première tournée au Brésil ! Les retours ont été très enthousiasmants, très élogieux ! Plein de personnes ont acheté le disque après les concerts, en nous disant les morceaux qu’ils avaient adorés ! C’était génial et c’est vrai que c’est important pour moi cette connexion avec la culture brésilienne…ça me fait vraiment vibrer… Il y a des morceaux brésiliens qui me donnent les larmes aux yeux rien qu’aux premières notes et j’adore me nourrir là-dedans…mais j’ai été élevé aussi avec les Pixies (rire)…et du coup, malgré moi, ma musique est différente de ce qui se fait au Brésil…finalement c’est un avantage, ce n’est pas évident de faire importer au Brésil de la musique brésilienne (rire) !

Quels sont vos projets pour 2018 ?

2018 est une année importante pour le groupe. On va fêter nos 10 ans avec un grand concert à la Maison du Peuple dans la salle du haut. Là c’est génial, car on sera tous ensemble ! Ça fait depuis Esperanza que nous n’avons pas été tous ensemble sur une scène…Nous sommes 8, ce n’est pas toujours évident à caser… L’avantage c’est que tous nos morceaux peuvent se jouer version « minimaliste ». Puis, il y aura la sortie du deuxième album, mais ça ce sera pour 2019…Cet album sera très épuré… J’ai encore plein d’autres projets en tête…Je n’en manque jamais d’ailleurs (rire) !

 

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